dimanche 10 juillet 2016

Au capitalisme en crise générale une seule alternative: le socialisme!

Déclaration de l'Union des Révolutionnaires Communistes de France sur la crise du capitalisme et l'impossibilité de le réformer. On peut trouver leur site web à l'adresse suivante: http://www.urcf.fr/

Maurice Cukierman 

AU CAPITALISME EN CRISE GÉNÉRALE UNE SEULE ALTERNATIVE: LE SOCIALISME ! 

La victoire temporaire de la contre-révolution n’a pas modifié le caractère de notre époque : c’est celle du passage du capitalisme au socialisme. L’aiguisement de la crise générale du capitalisme dans la dernière période, met à l’ordre du jour pour les communistes la nécessité de poser la question de la révolution nécessaire pour renverser le capitalisme devant la classe ouvrière et les masses, et de définir leur stratégie en fonction de cet objectif.

Le capitalisme est obsolète

Le capitalisme a joué un rôle fondamental dans le développement de l’humanité : il a tiré de l’abrutissement séculaire des centaines de millions d’individus, développant les sciences, les forces productives. Mais avec l’émergence du capitalisme de monopoles à la fin du XIXe siècle, ce que les communistes appellent l’Impérialisme, des traits de caractères se sont affirmés qui sont allés en s’accentuant.

C’est tout d’abord la tendance à la guerre, car la grande bourgeoisie (l’oligarchie financière) est en perpétuelle concurrence avec ses semblables pour s’assurer des marchés, le contrôle des matières premières et de la force de travail. Deux guerres mondiales illustrent le propos sans oublier les innombrables conflits locaux. Le développement inégal du capitalisme pousse les uns à vouloir prendre le contrôle, tandis que les autres veulent le conserver. C’est ainsi que la domination des Etats-Unis ne peut masquer leur inquiétude devant leur long déclin. L’accentuation des conflits, provoqués ou utilisés par les principales puissances impérialistes, dans une vaste zone s’étendant de la péninsule arabique au Pakistan, de l’Ukraine au Yémen, de la Syrie à la Somalie et la Libye, en passant par la Palestine, l’Irak et l’Afghanistan, avec des ramifications en Afrique subsaharienne montre bien que le risque de guerre n’est pas une vue de l’esprit. L’impérialisme français est à la pointe en la matière tant par son engagement dans les conflits que par la place qu’y joue l’industrie d’armement (et le commerce qui l’accompagne). Mais si les coffres des monopoles et de l’oligarchie financière se remplissent, pour autant ce type d’activité ne débouche pas sur la création de richesses sociales mais sur la destruction de celles-ci. Pour les bourgeoisies monopolistes, la guerre c’est aussi écarter le risque de la révolution en suscitant le chauvinisme, la collaboration de classe, la division du prolétariat (entre nationalité). La guerre localisée où les différents impérialismes s’affrontent indirectement, y compris quand ils sont « dans le même camp », l’histoire l’a montrée, risque de déboucher sur un conflit général qui pourrait être fatal à l’humanité. Le capitalisme débouche tendanciellement sur la barbarie.

Mais le caractère dépassé de ce système ne se limite pas à cela. Les lois même de développement du capitalisme le rongent comme un cancer. Les contradictions se multiplient. Ainsi le progrès se heurte à la loi du profit. Par exemple, d’un coté on invente l’informatique, on met internet en place, mais de l’autre, on multiplie les obstacles à l’utilisation culturelle de ses outils, en s’opposant à la gratuité de l’accès aux biens, et l’on en réduit l’utilisation au commerce, tandis qu’on en profite pour tenter d’étouffer l’esprit critique, et économiser sur l’Education. Dans la production l’automatisation est freinée, voir gelée, car le travail non qualifié permet une meilleure rentabilisation du capital.

Le taux moyen de profit espéré par les capitalistes s’affaiblit par une accumulation gigantesque de capitaux constants, et du coup les capitalistes tentent de se rattraper par la course à l’augmentation de la masse des profits pour répondre aux besoins de l’accumulation. Mais cela contribue à faire baisser le taux de profit, augmentant l’importance de capitaux qui ne trouvent pas à se placer et se ruent sur la spéculation, l’usure (prêts aux Etats par exemple, mais aussi crise des subprimes), les trafics en tout genre, provoquant un encombrement plus grand encore. Dans le même temps on comprime les salaires, les revenus de la petite bourgeoisie diminuent, et la consommation recule. Si cela augmente les profits des monopoles, en même temps, cela rétrécit le marché et les marchandises (dont la vente permet au capital de se réaliser) ne trouvant plus preneur, s’accumulent. C’est ainsi qu’alors que des centaines de millions de personnes sur cette planète n’ont pas le minimum pour survivre, que l’on procède à la destruction des richesses que le travail a créées. De la même manière que les laboratoires pharmaceutiques cessent la production de médicaments indispensables parce que, dans les pays où l’on en a besoin, on ne peut les payer au prix qu’en veulent les monopoles ! Les progrès des forces productives se traduisent par l’expulsion de centaines de millions de travailleurs de la sphère de la production sociale (et qui ne peuvent y retourner), quand l’augmentation du temps de travail est partout à l’ordre du jour ! C’est la course aux profits, et non le progrès technique, « l’inconscience des gens », qui entraîne le monde vers une catastrophe écologique par la dilapidation des richesses naturelles, la gabegie permanente, l’incapacité à maîtriser la nature.

Craignant que les peuples résistent, la bourgeoisie monopoliste, liquide la démocratie bourgeoise pour mettre en place des régimes technocratiques lui permettant de gouverner sans entrave : partout le parlementarisme est remis en cause, les libertés démocratiques formelles des régimes bourgeois précédents sont remises en cause, ce que montrent aussi bien la loi Macron que la réforme territoriale, que les lois qui dictent le choix de leurs candidats aux partis politiques (la fameuse parité par exemple), ou la négation des élections quand le résultat n’est pas celui attendu (les référendums ). L’Union Européenne est l’instrument de cette tendance à la réaction politique, permettant à la bourgeoisie des pays qui la composent, à leurs gouvernements, d’imposer les choix de l’oligarchie financière en passant par-dessus les peuples et de démolir les édifices juridiques que le mouvement ouvrier a construit par ses luttes. Cela s’accompagne par la montée en puissance des idéologies les plus réactionnaires, l’irrationalisme, l’obscurantisme religieux, la peur du progrès, le repliement sur soi et l’individualisme, le racisme, les obsessions sécuritaires… Le capitalisme aujourd’hui c’est « no futur » pour tous ceux qui n’ont que leur travail pour vivre !