mercredi 24 avril 2013

La lutte palestinienne toujours à l'ordre du jour

Voici une version mise à jour d'un article que j'ai écrit sur la question palestinienne.

LA LUTTE PALESTINIENNE TOUJOURS À L’ORDRE DU JOUR 


La lutte de libération nationale et sociale palestinienne est encore à l’ordre du jour en dépit de tous les discours mondialistes sur le caractère supposément dépassé du nationalisme. Le peuple palestinien doit affronter quotidiennement la férocité et la brutalité de la machine de guerre israélienne largement financée par l’impérialisme américain, qui est son plus grand allié dans le monde avec le Canada. En 2006, en 2009 et plus près de nous en novembre 2012, la bande de Gaza a été soumise à des attaques militaires de grande envergure de la part de l’armée israélienne qui ont détruit notamment l’unique centrale électrique de Gaza ainsi que bien d’autres infrasctructures palestiniennes en plus de tuer un grand nombre de civils palestiniens. En 2006, la guerre d’Israël contre la bande de Gaza a été quelque peu occultée par les médias bourgeois occidentaux à cause de la guerre contre le Liban qui a été également profondément meurtrière et destructrice. Encore une fois l’État sioniste a joui d’une impunité totale en perpétrant ses innombrables crimes de guerre.

Depuis 2007, le gouvernement israélien, sous le prétexte des attaques à la roquette des groupes armés palestiniens et de la prise du pouvoir par le Hamas, impose un blocus total à Gaza, réduisant sa population à une famine grandissante et insupportable. Israël se targue toujours de son retrait de la bande de Gaza effectué à l’été 2005 quand il a retiré ses colons et ses troupes de ce territoire qui est le plus densément peuplé au monde. Par contre l’État sioniste contrôle toujours les entrées et les sorties de Gaza, qui est entouré d’une barrière électrifiée depuis 1994, ce qui en fait une véritable prison à ciel ouvert. Sans compter que les tentatives d’apporter de l’aide humanitaire aux Palestiniens de Gaza sont violemment réprimées par l’armée israélienne, comme ce fût le cas avec la flottille turque Mavi Marmara au printemps 2010, alors que neuf personnes ont été tuées lors de l’agression de Tsahal contre les militants humanitaires. Pas étonnant que les Palestiniens soient profondément réticents à se prosterner devant ce soi-disant « geste de bonne volonté » du gouvernement israélien. Il ne faut pas oublier que ce dernier n’a jamais caché ses intentions de profiter du retrait de Gaza pour mieux renforcer son emprise sur la Cisjordanie et y agrandir ses colonies de peuplement. Ce qui n’a jamais empêché les puissances occidentales et leurs médias de présenter le retrait des quelques 8000 colons israéliens de la bande de Gaza ainsi que des soldats chargés d’assurer leur « sécurité » comme un pas vers la création d’un État palestinien et donc vers la « paix » dans cette région du monde.

Tous les « processus de paix » mensongers qui ont été parrainés par les États-Unis et l’Union Européenne depuis le début des années 90, que ce soit les Accords d’Oslo, la Feuille de Route de George W.Bush ou les fausses promesses de Barack Obama, ont permis à l’État sioniste d’intensifier la colonisation des territoires palestiniens occupés depuis 1967 et d’y renforcer constamment son emprise générale. Pendant les années d’Oslo, soit entre 1993 et 2000, Israël a doublé le nombre de ses colons en Cisjordanie et dans la bande de Gaza et a agrandi ses colonies, rétrécissant sans cesse les territoires disponibles pour les Palestiniens. La célèbre poignée de main à Washington en 1993 entre le premier ministre israélien Yithzak Rabin et le dirigeant palestinien Yasser Arafat sous les auspices de Bill Clinton, a conduit à l’une des plus grandes escroqueries du siècle dernier. La direction de l’OLP (Organisation pour la libération de la Palestine) autour de Yasser Arafat était trop heureuse d’obtenir un certain pouvoir en échange du bradage des droits nationaux des Palestiniens. Les accords d’Oslo ne comportaient aucune garantie pour la création d’un État palestinien viable et indépendant, tout au plus on y parlait d’une vague entité palestinienne, et aucune mention d’un quelconque gel de la colonisation israélienne. L’Autorité Palestinienne nouvellement crée était chargée de maintenir « l’ordre » autrement dit de réprimer les masses palestiniennes pour le compte des impérialistes américains et israéliens. Ce qui permettait à ce dernier de développer en toute tranquillité ses colonies, les yeux du monde étant braqués sur le « processus de paix » en cours et la police palestinienne assurant la sécurité des colons israéliens contre les attaques des militants palestiniens. A l’été 2000 quand Yasser Arafat « osa » rejeter les offres « généreuses » du premier ministre israélien Ehoud Barak et du président américain Bill Clinton, qui visaient ni plus ni moins à enfermer les Palestiniens dans des territoires morcelés, une intense campagne de dénigrement fut lancée par Israël et les États-Unis contre l’Autorité Palestinienne coupable à leurs yeux de « refuser la paix ». La vérité est plutôt qu’Arafat craignait d’être chassé de son poste s’il acceptait une offre aussi insultante pour son peuple. La suite est connue, Ariel Sharon qui était alors le chef de l’opposition néoconservatrice en Israël, effectua une visite provocatrice sur l’Esplanade des Mosquées à Jérusalem et la deuxième Intifada éclata pour exprimer la colère des Palestiniens contre les conséquences désastreuses des accords d’Oslo.

Quant à la Feuille de Route élaborée par le criminel de guerre George W.Bush en 2003 après l’agression impérialiste contre l’Irak, elle fût tout aussi synonyme de fausses promesses et de spoliation pour les Palestiniens que les accords d’Oslo. Israël n’a respecté  aucun de ses engagements, que ce soit le gel de la colonisation, la libération des prisonniers palestiniens et le démantèlement des colonies construites depuis 2001. Il ne faut pas oublier que  ce sont uniquement les colonies illégales selon la loi israélienne c’est-à-dire érigées sans l’autorisation officielle de l’État sioniste, qui sont ciblées pour le démantèlement. Il est donc facile pour le gouvernement israélien de légaliser les colonies «illégales» pour éviter de les évacuer! Au début de son mandat en 2009, Barack Obama, a fait semblant de montrer de la fermeté face à Israël, surtout après l’élection du faucon Binyamin Netanyahu, question de se montrer différent de ses prédecesseurs, mais n’a pas osé protesté quand les colonies israéliennes se sont développées à nouveau et n’a jamais remis en question le généreux financement américain à Israël. Pas question de désobéir au puissant lobby pro-israélien qui a tant d’influence et d’emprise sur la politique américaine! Ses critiques, bien modérées au demeurant, des politiques israéliennes n'ont pas été suivies de gestes ou de mesures pour contraindre son allié israélien à la moindre concession envers les Palestiniens. L'actuel "processus de paix" qui a débuté à l'été 2013 sous l'égide de Barack Obama et de son secrétaire d'État John Kerry est tout aussi illusoire et mensonger que les précédents. Le gouvernement israélien ne cesse de multiplier la construction de nouveaux logements pour les colons juifs en Cisjordanie et donc d'étendre les colonies existantes, alors que le gel de toute activité de colonisation serait un minimum vital pour un authentique processus de paix! Selon les fuites des négocations qui sont parvenues à la presse, le gouvernement israélien refuse tout retour aux frontières de 1967 et veut conserver le contrôle de la vallée du Jourdain. Alors que reste-il aux Palestiniens sinon des miettes? Le premier ministre israélien Netanyahu s'entête aussi à demander aux Palestiniens de reconnaître le caractère "juif" de l'État d'Israël, sachant très bien que ces derniers ne sont pas intéressés à accepter un nettoyage ethnique des citoyens arabes israéliens qui vivent sur ce territoire depuis des siècles.

Tous les principaux partis politiques israéliens, que ce soit les « colombes » du parti Travailliste, les « faucons » du Likoud (parti politique de droite proche des néoconservateurs yankees) ou les « centristes » du parti Kadima fondé en 2005 avec des transfuges travaillistes comme Shimon Peres, partagent à quelques nuances près la même hostilité pour les droits nationaux des Palestiniens et la même idéologie sioniste suprémaciste et colonialiste. Le petit parti Meretz qui se réclame de la gauche sioniste, s’oppose à l’occupation des territoires palestiniens mais a souvent soutenu les politiques bellicistes du gouvernement israélien, notamment lors de la guerre du Liban en 2006 et de celles contre Gaza en janvier 2009 et en novembre 2012, à l’exception d’un certain membres de longue date, commes les anciennes députées à la Knesset, Shulamit Aloni et Naomi Chazan. Le grand mouvement « pacifiste » La Paix Maintenant a lui aussi appuyé les attaques militaires contre Gaza et le Liban et s’oppose au retour des réfugiés palestiniens au nom de la préservation du sacro-saint caractère juif d’Israël. C’est facile de faire des grands discours creux et grandiloquents sur la « paix » tout en se ralliant au discours belliciste dominant dès que la classe dirigeante israélienne déclenche ses guerres. En Israël comme partout ailleurs dans le monde les concepts de "gauche" et de "droite" sont de plus en plus dépassés et ne rendent plus compte des réalités politiques actuelles.

La capitulation de la direction de l’OLP face aux dirigeants américains et israéliens lors de la signature des accords d’Oslo en 1993 montre plus que jamais l’impasse et l’échec de sa politique, qui cherche à collaborarer avec les puissances occidentales et l’État sioniste pour obtenir un mini-État palestinien. En janvier 2006, le Hamas a été élu à la tête de l’Autorité Palestinienne. Ce vote a montré le mécontentement face au Fatah de Mahmood Abbas à cause de sa corruption et de sa politique conciliante face à Israël et aux Etats-Unis. Le Hamas a obtenu une grande popularité en  fournissant depuis plusieurs années des services sociaux à la population palestinienne, ce que le Fatah ne fait pas. Il suit en cela l’exemple du Hezbollah libanais qui est très populaire dans le sud du Liban. Pour montrer leur mécontement de l’élection du Hamas, nombre de pays occidentaux ont cessé d’envoyer de l’aide internationale aux Palestiniens, question de montrer leur obéissance aux diktats américano-israéliens. Pour mieux montrer le deux poids deux mesures qui prédomine dans ce domaine, l’élection de gouvernements dominés par des bellicistes fanatiques et des Juifs fondamentalistes, tels que le ministre des affaires étrangères Avigdor Lieberman ou bien Naftali Bennett, chef du Foyer Juif et ministre de l'Industrie, du Commerce et de l'Emploi, qui sont de farouches défenseurs de la colonisation de la Cisjordanie, en Israël n’a jamais provoqué la moindre pression politique et économique de la part des puissances occidentales. Notons ici que le gouvernement néoconservateur canadien fût un des premiers à couper l’aide aux Palestiniens, démontrant clairement sa volonté d’être un valet fidèle de l’Empire.


Nous devons soutenir pleinement et sans réserves le combat des patriotes révolutionnaires palestiniens, car ils sont des alliés importants et fondamentaux dans la lutte contre l’impérialisme américano-sioniste. Ils sont un exemple de par leur courage et leur détermination pour tous les patriotes socialistes québécois, français et européens en général qui se battent contre le mondialisme ultralibéral et sioniste. Ils sont aussi un exemple pour les travailleurs et les travailleuses qui se battent un peu partout dans le monde contre les attaques du capital et pour l’avènement d’une société socialiste. Malgré les compromis d’une partie de leurs dirigeants, comme Mahmood Abbas, les militants patriotiques palestiniens n’abandonnent pas la lutte et résistent à la spoliation progressive de leurs territoires par les sionistes qui multiplient les colonies et les routes de contournement réservées à l’usage des Juifs. Le but du gouvernement israélien est d’annexer la plus grande partie de la Cisjordanie et de ne laisser aux Palestiniens que qu’une collection de bouts de territoires sans aucune perspective de viabilité étatique. Tout ceci mène à la nécessité pour tous ceux et celles qui solidaires avec les Palestiniens de participer activement à une campagne internationale en faveur du boycott, du désinvestissement et des sanctions contre l’État d’Israël dans le but de mettre fin à la politique de nettoyage ethnique et de dépossession exercée contre le peuple palestinien. Les militants indépendantistes québécois doivent apporter un soutien sans faille à la lutte du peuple palestinien en tant que lutte anti-impérialiste et pour la libération nationale. L’impunité totale dont jouit depuis trop longtemps le gouvernement israélien doit cesser, sans quoi il n’y aura jamais de justice ni de paix véritable au Moyen-Orient.